Le manteau des membres de l’Ordre : au-delà d’une simple apparence

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Giancarlo Della Pelle Il mantello - 1

Un passage de la Sainte Écriture dit : « Si je parviens seulement à toucher son vêtement, je serai sauvée » (Mt 9, 20-22) ; un autre est rédigé comme suit : « Ils partagent entre eux mes habits et tirent au sort mon vêtement » (Ps 21,19).

Deux expressions fortes : la première est une grande profession de foi, celle d’une femme qui fait tellement confiance au Seigneur qu’il lui suffirait de toucher son vêtement pour être guérie. La seconde, en revanche, est dictée par la cupidité des hommes qui, bien que conscients de la « grandeur » du Seigneur, tirent au sort son vêtement. L’appartenance à notre Ordre bien-aimé doit donc nous faire réfléchir sur ces deux sentiments humains : le premier est représenté par notre pleine confiance dans le Seigneur, qui fait de nous ses instruments pour faire du bien à la Terre Sainte et à ses habitants ; ces mêmes habitants qui, confiants dans notre « port du manteau », espèrent trouver le soulagement auprès de Dieu à travers nous, comme cette femme dans l’Évangile de Matthieu.

Malheureusement, parfois, l’appartenance à l’Ordre peut au contraire devenir un simple motif de vantardise causé par la fragilité humaine et le désir d’exceller dans la société, malgré les enseignements de Jésus, jusqu’à « tirer au sort ses vêtements » comme ces soldats sous la croix.

L’appartenance à l’Ordre a toujours représenté pour moi une mission, principalement destinée à participer à la subsistance de la Terre Sainte, à la défense de la Foi et de l’Église catholique en œuvrant et en donnant l’exemple, mais en même temps j’ai tout à fait conscience que cette appartenance doit tous nous aider, Dames et Chevaliers, à atteindre la sainteté à laquelle Dieu nous appelle. Comment pouvons-nous vivre cette expérience ? En œuvrant chaque jour selon notre charisme et en ne pensant pas que nous atteindrons notre but par le simple fait de porter un manteau lors des cérémonies officielles.

Le 30 avril dernier, j’ai eu l’honneur d’organiser la présentation du dernier livre du Grand Maître, le cardinal Fernando Filoni, intitulé Le Conferenze Episcopali, un’Istituzione moderna di comunione ecclesiale[1]. L’événement a eu lieu à l’Institut supérieur des sciences religieuses Fides et Ratio de L’Aquila, dont je suis le secrétaire depuis une vingtaine d’années. L’appartenance à l’Ordre, en effet, peut et doit aussi être mise en œuvre dans la vie quotidienne, au travail, en famille, et essayer ainsi d’apporter un témoignage de foi à ceux que nous rencontrons chaque jour.

Je crois en effet que l’Ordre est une expérience de vie, c’est pourquoi j’ai récemment adressé mes voeux à un ami cher qui a reçu l’Investiture en décembre dernier à Rome en ces termes : laisse-toi imprégner par l’Ordre, tu verras que tu en goûteras le sens profond, et tu pourras dépasser cette tentation naturelle et humaine de la simple apparence qu’apportent le manteau et la rosette. 

 

Giancarlo Della Pelle
Chevalier de la Délégation de L’Aquila (Italie)

 

(Mai 2024)

 

[1] En français : Les Conférences épiscopales, une institution moderne de communion ecclésiale [Notre traduction].